Sept cent euros par mois
Aides comprises, tout est là
Six cent euros de loyer
Le calcul est vite fait
La bourse ? J’y ai pas droit
Famille trop riche pour ça
Du moins, c’est c’qu’ils disaient
Au renvoi d’mon dossier
Alors j’ai démarché
Les boutiques, les cafés
Je boss’ comme caissière
Pour un salaire d’misère
J’ai huit kilos en moins
Normal, je bouffe rien
Puisque mes poches sont vides
Pas de courses, creux au bide.
C’est chaud, mais ce diplôme
C’est mon rêve de môme !
Paris, la faculté,
Y être, y étudier…
Je me disais : « C’est mort !
Je lâcherai pas, j’m’en sors ! »
Mais je m’en sortais pas…
J’voyais plus d’autre choix.
Et ouais, j’en souffre, et ouais, c’est dur
De vendre mon cul pour ma culture.
Assise devant mon ordi
Curieuse comme une pie
Attirée par c’qui brille
Sans piger, je vacille :
Je surfe, clic gauche, clic droit,
A la recherche d’une proie.
J’me dis : « Une fois, pas plus,
Et pas question qu’je suce !
C’qui m’faut, c’est un pigeon
Qui raqu’ra comme un con
Pour une passe banale :
Une baise, mais pas anale. »
Premier client trouvé,
La spirale est lancée.
« Une fois » je m’étais dis,
Mais j’m’étais rien promis…
Ce fric durement gagné
Et franchement mérité
M’aide à souffler un temps,
Est même rassurant,
Mais il me brûle les doigts.
Ça, j’m’y attendais pas…
Et ouais, j’en souffre, et ouais c’est dur
Vendre mon cul pour ma culture.
J’dois être conne, c’est un fait !
J’devrais être satisfaite
Lorsque j’ai à manger
Qu’les factures sont payées
Mais il m’faut toujours plus
Et aujourd’hui… je suce.
J’me salis dans les bras
De mecs plus crades que moi.
Des pervers, des tarés
Souvent pères et mariés
Aux fantasmes dégueulasses
Qui m’ont laissé des traces.
Pas celles qu’on voit à l’œil !
Celles qui blessent l’orgueil.
Qui font qu’on se vomit,
Qu’on se hait, qu’on se chie
De pas avoir trouvé
D’autre solution, mais…
Vers qui je peux m’tourner ?
À qui je peux parler ?
À mes amis ? Tu craques !
Pour qu’ça s’sache à la fac ?!
J’voudrais bien arrêter
Mais après, comment j’fais ?
Et ouais, j’en souffre, et ouais, c’est dur
De vendre mon cul pour ma culture.
Moi qui m’disais : « La faculté,
Ce s’ra le rêve, la liberté !
J’vais préparer mon avenir,
Prendre en maturité, grandir. »
Je pensais pas grandir si vite.
Dommage qu’ç’ait été à coups d’bite.
Je suis pas un cas isolé :
Les jeunes comme moi s’comptent par milliers.
Et pour combien de temps encore
Les politiques feront les morts
Sur ce fléau, cette vermine :
PROSTITUTION ESTUDIANTINE.
credits
from La Raison du Mal,
track released July 28, 2014
Lyrics et interprétation : Carole SAURET
Composition, mixage et mastering : Woochia (Charly SAURET)
From the parisian suburbs, Woochia is fond of offbeat music and crack-brained universes, curiosity leaded to try different
musical instruments. From Guitar to percussions, from bass to didgeridoo. Eventually his project is established in electronic music, feeding himself with the musical genres that inspired him all along his route. Exploring and mixing genres go on and on, building his identity....more
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